Du tyran, en effet, on ne se fera pas une image d’emblée sanglante. Le tyran est, en Grèce, d’abord un homme parvenu à la royauté par des moyens autres que la succession dynastique, mais pas nécessairement répréhensible. Il peut avoir été appelé pour dénouer une crise. Certes, il ne doit rien à personne, exerce son autorité sans autres limites que celles qu’il veut bien s’imposer. Il n’en veille pas moins à ne point violer les lois de la cité dont il a pris la tête. A cet égard, l’exercice du pouvoir par un homme seul n’a rien de choquant pour les Grecs. Il existe même une tyrannie "sacrée" : celle que les dieux exercent sur les hommes pour le bien de ces derniers. Les tyrans archaïques ne sont pas tous haïs par leurs sujets, ni chassés de leur trône par une insurrection. D’ailleurs deux tyrans célèbres, Pittacos de Mytilène et Périandre de Corinthe figurent parmi les Sept Sages de la Grèce. Un ouvrage donne ainsi des conseils au tyran : Hiéron ou de l’art d’être tyran (Xénophon) : maintenir l’affection populaire, avoir des mercenaires pour défendre la cité, et rendre ses sujets heureux.
Sur un ton semblable, Platon ne condamne pas la tyrannie. Elle n’est pas le gouvernement des meilleurs, mais elle permet plus sûrement que la démocratie aux meilleurs de s’approcher du pouvoir. On peut évidemment rappeler que Marc-Aurèle se souviendra de tout cela, d’autant qu’il va donner lui-même des conseils de "sagesse" aux romains.
Sur un ton semblable, Platon ne condamne pas la tyrannie. Elle n’est pas le gouvernement des meilleurs, mais elle permet plus sûrement que la démocratie aux meilleurs de s’approcher du pouvoir. On peut évidemment rappeler que Marc-Aurèle se souviendra de tout cela, d’autant qu’il va donner lui-même des conseils de "sagesse" aux romains.
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