Notre culture contemporaine semble réaliser une brillante synthèse entre l'intégration la plus poussée, celle des fonctions, celle des espaces, celle des hommes, et l'éjection la plus radicale, le rejet quasi-biologique — le système nous expulsant à mesure qu'il nous intègre, dans d'innombrables prothèses techniques, jusqu'à la toute dernière et la plus admirable : celle de la pensée dans l'Intelligence Artificielle [..] Tout sera à la fois accompli, réalisé, et éjecté dans le vide. Nous entrerons, délivrés de nous-mêmes, dans l'univers spectral et sans problèmes. Ça, c'est la Grande Virtualité.
Jean Baudrillard, Le Crime parfait
L'assurance des défenseurs inconditionnels du virtuel provient de leur soumission face au miroitement des images et aux possibilités insondables dispensées par les différents réseaux. Ils s'assurent par là une publicité de convenance et une intervention éphémère sur les médias qui les satisfont au plus haut point. Le discours intellectualiste conformiste s'acoquine avec les médias les plus ordinaires, et c'est très bien ainsi.
Alain Gauthier, Le Virtuel au quotidien
Prôner la suppression de l'humanité comme réalisation de la liberté humaine — ce que font les prophètes hallucinés du cyborg, cet hybride homme-machine, ou encore ceux qui prétendent remodeler l'humanité en bidouillant son génome — c'est toujours, en fin de compte, vouloir réaliser le même rêve : remplacer l'individu humain tel que nous le connaissons, gênant et maladroit, avec son intolérable lot d'imperfections, par quelque chose de nouveau et de meilleur, ce qui serait en effet la confirmation, tant attendue, de l'idéologie du progrès. Mais toutes ces fuites en avant ne prouvent qu'une seule chose : le désarroi, voire le délabrement intellectuel de leurs partisans.
Jean-Marc Mandosio, Après l'effondrement
Jean Baudrillard, Le Crime parfait
L'assurance des défenseurs inconditionnels du virtuel provient de leur soumission face au miroitement des images et aux possibilités insondables dispensées par les différents réseaux. Ils s'assurent par là une publicité de convenance et une intervention éphémère sur les médias qui les satisfont au plus haut point. Le discours intellectualiste conformiste s'acoquine avec les médias les plus ordinaires, et c'est très bien ainsi.
Alain Gauthier, Le Virtuel au quotidien
Prôner la suppression de l'humanité comme réalisation de la liberté humaine — ce que font les prophètes hallucinés du cyborg, cet hybride homme-machine, ou encore ceux qui prétendent remodeler l'humanité en bidouillant son génome — c'est toujours, en fin de compte, vouloir réaliser le même rêve : remplacer l'individu humain tel que nous le connaissons, gênant et maladroit, avec son intolérable lot d'imperfections, par quelque chose de nouveau et de meilleur, ce qui serait en effet la confirmation, tant attendue, de l'idéologie du progrès. Mais toutes ces fuites en avant ne prouvent qu'une seule chose : le désarroi, voire le délabrement intellectuel de leurs partisans.
Jean-Marc Mandosio, Après l'effondrement
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