L’œuvre d’art semble toujours avoir quelque chose de transcendant, mais nous savons que le transcendant n’existe plus, que Dieu est mort. Ces premières considérations, qui allaient de pair avec la gravité de la perception de la crise et la conscience de l’impossibilité d’une dimension transcendantale, fut redoublée dans la discussion avec Nancy par la perception du caractère tragique de la situation de guerre et de chaos dans laquelle nous étions désormais entrés. Non seulement Dieu était mort, mais l’ombre de son cadavre s’étendait sur nos vies, sur notre capacité expressive. Pire encore, pendant cette guerre, Dieu se présentait d’un côté comme de l’autre comme une puissance destructrice, comme la représentation du fanatisme, comme la fonction d’une série d’identités orgueilleuses et intolérantes de l’existence de l’Autre.
Antonio Negri, Art et multitude
Antonio Negri, Art et multitude
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