La photographie n’appartient pas plus que la typographie à l’histoire de l’art. Avec la typographie, on peut imprimer des poèmes, des journaux, des brochures publicitaires ou des étiquettes de haricots ; il en est de même avec la photographie.
Bien sûr, tous ceux qui font des photos sont immergés dans une culture visuelle dans laquelle l’histoire de l’art a injecté des archétypes puissants, des idées, des stéréotypes, des traditions, lesquelles, peut-être, orientent inconsciemment notre regard, même lorsque nous prenons des photos souvenirs lors d’une communion.
Mais pour faire de l’art il est nécessaire de vouloir faire de l’art, c’est le kunstwollen. Les soi-disant “artistes involontaires” ne sont que des fabricants d’objets que l’artiste trouve et désigne comme de l’art. Et les photos qui “veulent faire de l’art”, dans le monde de la photographie, sont une minorité infime, numériquement insignifiante, parmi celles – des milliards – qui sont produites chaque jour avec des finalités, des fonctions et des intentions différentes.
Michele Smargiassi, journaliste et blogueur.