Friday, April 27, 2012
Ils veulent voir leur nom sur la couverture d’un livre
Beaucoup de gens ne veulent pas écrire ; ils veulent avoir écrit. En d’autres termes, ils veulent voir leur nom sur la couverture d’un livre et leur photo au dos, avec un joli sourire. Mais ça, c’est ce qui arrive à la fin, quand on a fini son boulot, pas au début. Pour en arriver là, vous devez être disposé à y renoncer, à vous dire qu’il se peut que ça n’arrive tout simplement jamais, et que ça vous est à peu près égal, parce que ce qui compte pour vous, c’est d’écrire. Ce qui est vraiment important, c’est le mystère, la magie des mots qu’on met sur le papier. Si ce n’est pas ce que vous pensez, alors vous ne voulez pas être écrivain, ce que vous voulez, c’est seulement être un auteur. […] Les auteurs décrètent dès le début de leur carrière que s’ils ne sont pas publiés, ils laisseront tomber. Alors que les écrivains, ce sont des gens qui écrivent et qui écriront toujours, quoi qu’il arrive : ils respirent, non ? Ils ne peuvent pas faire autrement. Il faut bien qu’ils vivent.
Elizabeth George, Mes Secrets d’écrivain
Elizabeth George, Mes Secrets d’écrivain
L’image de l’écrivain génial
Un roman, une nouvelle, un poème, ne sont jamais un premier jet. La volonté du mot juste, la recherche du rythme parfait, de la sonorité exacte, de la cohérence d’un personnage, d’une scène, provoquent des ajouts, des variations, des suppressions, des retours. La recherche dans ses souvenirs, dans ses connaissances, dans ses références, dans son imaginaire, dans les livres, dans les dictionnaires (synonymes, définitions, rimes, analogies, symboles…), l’idée qui surgit quand on ne l’attend pas et qu’il faut noter, tout cela fait partie du travail d’écriture. La cohérence dans un roman ne peut se faire qu’au prix d’un travail scrupuleux d’écriture, de relectures, de ré-écritures.
L’image de l’écrivain génial, flamboyant, qui écrit tout en une seule fois, reste une fantaisie romantique. Claude Simon avait coutume de dire que s’il ne se mettait pas à sa table de travail, rien ne se faisait ; en ce sens l’inspiration pour lui n’existe pas. L’écriture, loin d’être un acte inspiré, chaotique, une passion dévorante, est un véritable travail, une construction réfléchie mûrement qui ne laisse rien au hasard.
— Wikipedia “Ecriture”
L’image de l’écrivain génial, flamboyant, qui écrit tout en une seule fois, reste une fantaisie romantique. Claude Simon avait coutume de dire que s’il ne se mettait pas à sa table de travail, rien ne se faisait ; en ce sens l’inspiration pour lui n’existe pas. L’écriture, loin d’être un acte inspiré, chaotique, une passion dévorante, est un véritable travail, une construction réfléchie mûrement qui ne laisse rien au hasard.
— Wikipedia “Ecriture”
Thursday, April 26, 2012
Tu as encore ton libre-arbitre
Dans quel état est le Liban ? Lamentable à tous les niveaux, notamment au niveau gouvernemental et de l'Etat. Mais j’oserais dire qu’on est habitué à vivre dans cette merde, on s’en arrange très bien. Les amis qui viennent sont toujours sidérés de voir comment on arrive à vivre dans ce foutoir. Mais en même temps, on n’a pas Hadopi, on télécharge gratuitement, tu peux acheter n’importe quel nouveau programme pour 1$. Tu peux fuir les impôts sans problème, tout le monde s’en fout. De toute façon, la corruption passe au-dessus de tout ça. C’est des petites conneries qui contrebalancent la merde dans laquelle on vit et qui font qu’on est bien content de vivre là-bas. C’est bien sûr affreux, la corruption dans l’Etat. Mais d'un côté, la vie de tous les jours est un peu moins prise de tête qu’en Europe. Si à trois heures du matin tu arrives à un feu rouge et qu’il n’y a personne, tu peux passer. Même s’il y a un policier. Tu as encore ton libre-arbitre. Mais, on vit aussi dans un état d’entre-deux-guerres. On ne sait pas d’où elle va venir : est-ce que c’est d’Israël ? Est-ce que c’est une guerre civile ? Il y a plein de scénarios possibles et ça, c’est dur. Depuis qu’on est jeune, au Liban, on a appris à ne pas faire de projets à long terme. Dans trois ans, il y a de fortes chances que tu ne sois plus ici ou que tu ne sois plus du tout. C’est une vie au jour le jour et je m’en arrange très bien. Quand j'étais plus jeune, je voulais venir en France ou en Belgique, dans un pays francophone où j’aurais pu faire de la bande dessinée. Mais en voyageant avec les tournées de musique, j’ai découvert que ça n'est pas mieux ailleurs. Bien sûr ici il y a des subventions pour la culture, il n’y a pas de guerre. Mais en contrepartie, il y a aussi de moins bonnes choses.
Mazen Kerbaj, Gens de Beyrouth - gens de Paris
Mazen Kerbaj, Gens de Beyrouth - gens de Paris
Tuesday, April 17, 2012
Sunday, April 15, 2012
Friday, April 13, 2012
Thursday, April 12, 2012
Les six portes d'Alger
Au XVIe siècle la ville a 6 portes ouvertes et quelques autres murées. Les deux principales communiquent par une rue longue de 1200 pas. Celle qui est à l'orient s'appelle Babason, où on exécute les Turcs criminels qu'on pend à un crochet attaché aux murailles de la ville, et celle qui est à l'occident Babalouette, lieu où l'on fait justice aux chrétiens. La 3ème porte s'appelle La Nouvelle Porte, aussi située vers l'orient du côté qui mène au château de l'Empereur. La 4ème est la porte d'Alcassava, qui est tout contre un château du même nom. La 5ème, qui regarde vers la mer, s'appelle la porte du Môle ou la porte du Divan. La 6ème s'appelle la porte de la Piscaderie. À chacune de ces portes il y a 3 ou 4 Turcs qui ont des bâtons à la main, dont ils frappent sur les épaules des esclaves qui passent pour se divertir.
Olfert Dapper
Olfert Dapper
Wednesday, April 11, 2012
Monday, April 2, 2012
Contraint de s'exprimer
Le narcissisme est une notion à prendre avec des pincettes. Il ne renvoie pas dans l'époque contemporaine à une cause intérieure, psychologique, mais plutôt extérieure, liée aux conditions sociales actuelles. Faute de structure familiale solide, notamment, nous donnons actuellement peu d'outils aux jeunes pour devenir des individus. Ils sont sommés de passer toujours plus vite à l'âge adulte, sans l'assurance ni l'estime de soi qui accompagnent cette transition. Le narcissisme qui s'exprime sur Internet reflète plutôt le côté non réalisé d'un individu en quête de lui-même. Celui-ci est pourtant contraint de s'exprimer, de se rendre visible, de dire beaucoup sur sa propre personne, sans quoi il sera mis à l'écart.
Olivier Voirol, chercheur au Laboratoire de sociologie de l'Université de Lausanne
Olivier Voirol, chercheur au Laboratoire de sociologie de l'Université de Lausanne
Subscribe to:
Posts (Atom)